samedi 10 mai 2014

Les 5 auteurs que j’achète (en ce moment) les yeux fermés

Mes 5 auteurs incontournables du moment, ceux qui pourraient écrire un livre de cuisine, ou un manuel de bricolage, et qui me feraient quand même dégainer mon portefeuille…

Certaines listes doivent être régulièrement remises à jour. Il y a quinze, vingt ans, j’aurais répondu du tac-au-tac : Daniel Pennac, Stephen King, Robert Merle, et peut-être Colette et Zola (j’étais jeune et encore impressionnable). Il y a dix ans : W. Wilkie Collins, Jack London, James Ellroy, Terry Pratchett et Tom Sharpe. Voici les 5 auteurs que je vénère aujourd’hui, et rendez-vous dans 5 ans (ou dans six mois) !


1. Craig Johnson


Si vous n’avez pas encore fait connaissance avec le shérif Longmire, foncez ! C’est l’un des personnages les plus attachants de la littérature américaine contemporaine, qui, pour ma part, m’a fait penser à Benjamin Malaussène, format XXL (Longmire se plaint constamment d’avoir besoin de maigrir). Les romans de Craig Johnson nous font respirer le bon air du Wyoming. Vous y rencontrerez la sympathique population locale, ses fermiers, ses cheyennes, et aussi ses meurtriers… Du policier comme je les aime : profond, souvent épique, très humain, et extrêmement drôle. Foncez, vous dis-je !

2. Donald Westlake


Evidemment, puisque le bonhomme a eu le mauvais goût de casser sa pipe il y a quelques années, la réserve d’inédits et de manuscrits de fond de tiroir risque de s’épuiser trop rapidement. Tant pis, on relira les vieux titres ! Tout, chez Westlake, est excellent, son œuvre au noir comme les mésaventures de Dortmunder. Si vous n’avez pas lu Le Couperet, Drôles de frères ou Mémoire Morte, réjouissez-vous ! La mort de Westlake ne vous accablera pas tout de suite. D’ici quelques mois, en revanche, vous risquez de vous retrouver fort démunis, tout comme moi actuellement. Heureusement, ces braves éditeurs viennent de nous dévoiler un nouvel épisode du cambrioleur calamiteux, hourrah ! Ça s’appelle Top Réalité, et je le commence tout juste. On en reparle bientôt, promis, juré !

3. Alain Damasio


Oui. Je sais, je ne suis pas la seule. Je sais, crier au génie à la lecture de La Horde du contrevent, c’est devenu complètement cliché chez les amateurs de SF. Je sais, en plus, le bonhomme publiant un livre toutes les éclipses solaires totales, on ne prend pas grand risque à investir dans tout ce qu’il produit. Je sais, La Zone du dehors n’était tout de même pas aussi brillant, mais bon, c’était son premier, il fallait le laisser s’échauffer un peu. Cinq ans (ou à peu près) après avoir lu La Horde, je me pose toujours pas mal de questions. Du genre : c’est vraiment possible d’écrire comme ça ? Ou encore : Mais en fait, c’est quoi, le vif ? Ceux qui possèdent la réponse à la seconde question seraient bien inspirés de m’envoyer un petit message.

4. Antoine Bello


Encore un Français qui a de la ressource (comme quoi, tout n’est pas perdu au pays de Molière). Journaliste et auteur des excellents Falsificateurs et Eclaireurs, de quelques nouvelles sacrément réussies, et d’autres œuvres que je n’ai pas encore eu le temps de lire, mais qui font partie de ma « to read list », Antoine Bello combine avec bonheur génie de l’intrigue et intérêt documentaire. Ne tardez plus à le découvrir, ce type est vraiment très, très fort.

5. Jean-Philippe Jaworski ou Louis Bayard ?


Dilemme. Car, évidemment, il m’était impossible de conduire une bête liste à son terme sans bafouiller dans la dernière ligne droite.

Il se trouve que ces deux auteurs me plaisent de manière égale, mais que, pour des raisons différentes, il m’est difficile de les départager. Commençons par Jaworski, après tout, cocorico. Jaworski est effectivement français, comme son nom l’indique peu. Il est entre autres l’auteur du grandiose Gagner la guerre, un véritable bijou de verve et de cruauté racontant les aventures d’un assassin naviguant dans les hautes sphères du pouvoir, dans un univers Renaissance-fantastique qui n’est pas sans rappeler Trône de fer, avec une touche de Borgia. Le héros est laid, brutal, déloyal, sans pitié et sans guère de scrupules. Vous allez l’adorer, je vous connais. Le problème ? Je n’ai rien lu d’autre de cet auteur, en vertu de ce fichu manque de temps qui m’empêche d’engranger la bibliographie complète de mes coups de cœur. Il a publié de nombreuses nouvelles, son dernier roman, Même pas mort est sorti en 2013 et devrait être suivi de deux autres dans le cycle des Rois du Monde, et donc, je ne peux pas savoir si le bonhomme a transformé son magnifique essai (Gagner la guerre est son premier roman).

Quant à Louis Bayard, j’ai déjà eu l’honneur d’évoquer cet amoureux du roman historique, incroyablement doué, qui a lui aussi démarré sa carrière dans l’écriture par le journalisme (Cf : L’héritage Dickens dans « Polars et thrillers »). Si vous ne l’avez pas encore lu, c’est que j’ai raté mon coup, tant pis pour moi. Mais je vous jure que vous manquez quelque chose. Le problème ? Les éditeurs français semblent bouder le descendant du Chevalier Bayard (véridique !). Je sais que le bonhomme a publié aux Etats-Unis deux nouveaux romans, le premier situé durant la période élisabéthaine, le second racontant une aventure dont Roosevelt serait le héros, en 1914. Le Cherche-Midi s’est-il désengagé de ce petit prodige ? Toujours est-il que je cherche, désespérément, les signes d’une prochaine publication de Bayard en France. Avec dans l’idée d’envoyer peut-être un mail de menaces à son éditeur français, pour lui montrer comme je gère fabuleusement bien la frustration.

Erratum : Je viens de me rendre compte que l'avant-dernier opus de Louis Bayard était disponible en France depuis octobre 2013 ! Honte à moi (et honte aux libraires qui m'ont trahie !) ! Bouquin commandé, ça s'appelle L'Ecole de la nuit, et je vous en reparle très, très vite.

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